Roumanie et La Francophonie

L'histoire moderne et contemporaine de la Roumanie a été marquée par une importante composante francophone. A partir du XVIIIe siècle, la culture et la langue françaises ont pénétré massivement dans l'éducation des membres de la haute société roumaine, et au 19ème siècle ont contribué à la construction des institutions de la Roumanie moderne. 

En 1991, la Roumanie a obtenu le statut d'observateur et, depuis 1993, elle est membre à part entière de la Francophonie institutionnelle (Organisation Internationale de la Francophonie - OIF). Le statut de membre à l'OIF, doublée de sa vocation francophone et francophile de tradition, a permis à la Roumanie de renforcer la dimension globale de sa coopération internationale, dans les conditions de la représentation transcontinentale de la Francophonie. 

La Roumanie y joue un rôle-clé en devenant le premier pays de la région de l’Europe Centrale et Orientale à accueillir la Conférence ministérielle de la Francophonie, en 1998, puis le Sommet de la Francophonie en 2006, le premier Sommet organise dans la région de l’Europe Centrale et Orientale. En 2007, la Roumanie a été nommée d’Etat-phare de la Francophonie dans l'Europe Centrale et Orientale. À Bucarest, il y a les sièges le deux institutions francophones à portée régionale - le Bureau Régional de l'OIF pour l'Europe Centrale et Orientale (BRECO), ainsi que la Direction régionale de l'Agence Universitaire de la Francophonie pour l’Europe Centrale et Orientale (AUF-ECO). 

Et, plus récemment, le nombre des réunions dédiées à la francophonie qui sont organisée en Roumanie ne cesse de s’agrandir et de s’élargir en thématiques pour s’adapter aux nouvelles priorités de l’Organisation: la Conférence de Femmes de la Francophonie (2017), la Conférence des Présidents des Délégations de la Région Europe de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (2018), la 2ème édition du « Forum régional jeunesse et emplois verts » (2018), 4ème Conférence des ministres francophones de l’enseignement supérieur (2019), le 1er Forum du numérique de l’espace universitaire francophone (2019), la réunion annuelle du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (Fratel) sur le thème « Enjeux de couverture et de qualité de service mobile: quel rôle pour le régulateur» (2019), les réunions de la Commission Politique de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) et de la Commission pour la Coopération et le Développement de l'APF (le 4-5 mars 2020), la réunion de l'Assemblée Générale de l'AUF en 2021. 

Bucarest est devenu aussi la première ville en Europe à disposer d’une Place de la Francophonie, inaugurée en 2013 et où un buste de Léopold Sédar Senghor, l’un des fondateurs de la Francophonie, y trône depuis mars 2017.  

Le Programme « Eugène Ionescu » de bourses doctorales et de recherche post-doctorat, lancé par la Roumanie, en 2006, à l'occasion du Sommet de la Francophonie de Bucarest, compte aujourd’hui 12 promotions de boursiers, avec 856 doctorants et chercheurs postdoctoraux issus des 39 pays. Le programme des bourses « Eugen Ionescu » est financé par le Ministère des Affaires Etrangères et géré avec un excellent professionnalisme par la direction régionale de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF-ECO), en coopération avec le Ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de l’Education et de la Recherche et les institutions d'enseignement supérieur de Roumanie. On se propose qu’en cette année de la célébration du 50ème anniversaire de la naissance du mouvement de la Francophonie institutionnelle, la nouvelle promotion des boursiers d’études doctorales et postdoctoral « Eugen Ionescu » sera appelé la "Promotion du Cinquantenaire de la Francophonie”. 

La Roumanie partage volontiers avec l’espace francophone son expérience dans ce domaine: le Cours Supérieur International en langue française est organisé, à Bucarest, depuis 17 ans par la Gendarmerie Roumaine et la Gendarmerie Nationale Française, pour la formation du futur personnel des missions ONU de maintien de la paix, étant soutenu financièrement par l'Organisation Internationale de la Francophonie, pour stimuler la participation des pays africains francophones. Les 253 bénéficiaires de ce cours proviennes de 32 pays. Depuis 2008, le Ministère des affaires étrangères a organisé et financé douze éditions du cours de reconstruction et de stabilisation après conflit, auquel ont assisté plus de 300 étudiants civils et militaires des pays partenaires de coopération au développement. En 2018, le cours a été dédié à la région du Sahel, étant délivré en langue française, réunissant 14 participants de Burkina Faso, Mali, Mauritanie et Niger. 

La Francophonie d’aujourd’hui ne se résume plus seulement à l’effort d’accroitre l’usage et l’influence de la langue française mais implique des actions bien déterminés qui sont connectée aux défis des temps modernes, comme le renforcement de la gouvernance démocratique et du respect des droits de l’homme, la prévention et la gestion des conflits, l’insertion professionnelle et citoyenne des jeunes, la facilitation de la mobilité ou la mise en œuvre des Objectifs du développement durable.